- san-benito
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• 1675; sant béni 1578; mot esp. « saint Benoît », ce vêtement rappelant celui des Bénédictins♦ Hist. relig. Casaque jaune dont on revêtait les condamnés au bûcher, sous l'Inquisition. — On écrirait mieux san-bénito.⇒SAN-BENITO, subst. masc.HIST. Casaque jaune sans manches et mitre que portaient en Espagne ceux que l'Inquisition avait condamnés au bûcher. Il y avait trois sortes de san-benito: 1 o celui du condamné qui s'était rétracté avant son jugement, dont la mitre était décorée d'une grande croix noire de Saint-André; 2 o du condamné qui s'était rétracté après jugement, mitre semée de flammes; 3 o du condamné impénitent, mitre entourée de flammes et ornée de diables (LELOIR 1961).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1835. ROB. 1985: san-benito ou sanbenito: ,,on emploie aussi la forme sambenito. Plur. des san-benitos ds Lar. Lang. fr., inv. ds ROB. 1985. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 296: un sanbénito, plur. des sanbénitos. Étymol. et Hist. 1. 1611 saubenite [lire sanbenite?] ``(COTGR.); 1618 sambenit (A. D'AUBIGNÉ, Hist. univ., éd. A. de Ruble, t. 3, p. 267); 2. 1675 San Benito (c.r. ds Journal des Sçavants, 22 avr. d'apr. P. GASON ds Fr. mod. t. 23, p. 226). Empr., d'abord sous une forme francisée (supra 1), à l'esp. sambenito « scapulaire dont on revêtait les personnes condamnées par l'Inquisition » (dep. fin XVe s., A. BERNÁLDEZ), d'abord « scapulaire de bénédictin » (dep. 1434 d'apr. COR.-PASC.), comp. de san (saint) et Benito, corresp. esp. de Benoît. V. aussi MIGL. Nome propr., p. 128. Bbg. BOULAN 1934, p. 85.
ÉTYM. 1578, d'Aubigné, francisé en sant béni; 1675, forme actuelle (in le Français moderne); mot esp., proprt « saint Benoît », ce vêtement rappelant celui des Bénédictins.❖♦ Hist. des relig. Casaque jaune que devaient revêtir ceux qui étaient condamnés au bûcher par l'Inquisition. ⇒ Autodafé (→ Pain, cit. 16).1 Après le tremblement de terre qui avait détruit les trois quarts de Lisbonne, les sages du pays n'avaient pas trouvé un moyen plus efficace pour prévenir une ruine totale que de donner au peuple un bel auto-dafé (…) huit jours après (Candide et Pangloss) furent tous deux revêtus d'un sanbenito, et on orna leur tête de mitres de papier : la mitre et le sanbenito de Candide étaient peints de flammes renversées, et de diables qui n'avaient ni queue ni griffes; mais les diables de Pangloss portaient griffes et queues, et les flammes étaient droites.Voltaire, Candide, VI.2 (…) ils mettent le feu à ma toison ils ont vêtu mon sexe d'un san-benito de poix soufrée.Tony Duvert, Paysage de fantaisie, p. 161.REM. On emploie aussi la forme sambenito.
Encyclopédie Universelle. 2012.